Quand on n’est pas agriculteur et que l’on n’a jamais réalisé ce genre de choses, planter 2 500 arbres est un grand saut vers l’inconnu.
J’ai vécu la plantation de mes arbres un peu comme un premier saut en parachute. Un premier saut en parachute qui s’effectuerait sans accompagnateur et juste avec une notice succincte qui vous explique brièvement comment déclencher l’ouverture.
Le terrain avait été bien préparé, les parcelles défrichées, défoncées, labourées, l’implantation des arbres étudiée et matérialisée avec piquets et cordeaux.
Le 13 janvier 2016 la pépinière me livrait ma commande, 25OO petits amandiers, des scions d’un an, le tronc à peine plus gros qu’un stylo, un mètre vingt de haut, les racines nues. Il fallait rapidement les mettre en terre. C’était sur eux, sur ces petits bouts de végétal, que reposait mon projet, mon avenir. Il fallait que ça se passe bien, le mieux possible, pour qu’ils prennent, que leurs racines plongent dans leur nouvelle terre. J’espérais qu’elle allait leur plaire, qu’ils s’y sentiraient bien, désormais elle allait être la leur.
La météo, consultée d’une manière obsessionnelle depuis plusieurs semaines n’était pas rassurante.
J’avais rameuté la famille, les amis, tous avaient répondu présents pour m’aider dans cette aventure. Ils étaient nombreux, ils étaient là, présence rassurante, tel le parachute ventral, celui sur qui on peut compter, qui marche toujours si on dévisse. Qui mentalement va aider à se lancer dans le vide.
C’est le vendredi 15 janvier que nous avons commencé. Un froid de canard, un vent du diable, quelques averses glacées, un temps à rester au chaud chez soi avec un livre et un café chaud, en attendant que ça passe.
Nous, nous étions dehors, emmitouflés dans des couches de sous pulls, de pulls, d’anoraks et d’écharpes qui ne suffisaient pas.
Les mains étaient gelées, les visages bouffis par le froid, mais dans cette adversité, les cœurs étaient chauds, ils battaient, pour moi et pour mes arbres, tous avaient compris que l’enjeu était crucial et l’engagement était total.
Le samedi, météo identique, ce ne fut pas une partie de plaisir, mais on n’a rien lâché, les arbres se plantaient un à un, les piquets suivaient, de petites mains les attachaient, mettaient les manchons de protection tandis que d’autres arrosaient les plants en suivant.
Les regards étaient complices, l’équipe était soudée, on se sentait capables, les 2500 arbres allaient être plantés.
Les poses déjeuner nous permettaient de récupérer un peu avant de repartir. Le dimanche ne fut pas de trop pour terminer la plantation, le vent s’est calmé ce jour-là. Un répit météo qui nous a fait du bien. Le soleil commençait à se coucher quand le dernier arbre fut planté, accompagné de cris de joie, l’instant était fort, le travail était accompli.
Il est des moments dont on se souvient, celui-là en fait partie et je ne l’oublierai pas. Il ne restait plus qu’à attendre le printemps avec l’espoir de voir pousser les premières feuilles de nos petits amandiers.
Le lendemain, la neige tombait. A quelques jours près, nous n’aurions pas pu planter.
Je compris qu’à présent, la météo allait être au cœur de mes préoccupations…
1 Comment
Bravo Marc, et bravo aux ami(e)s et à la famille!
Superbe idée, super concept, superbe initiative et super site intéressant, détaillé, documenté et très vivant 🙂
Vivent les amandes d’Ornaisons , vive la nature et la biodiversité, vive le travail d’équipe!
Emma